Il faut qu'on parle de KevinLionel Shriver2006

Mais quelle lecture incroyable ! On entre vraiment dans l’intimité d’un couple, d’une famille et surtout dans la tête d’une maman. Sa vie part à la dérive ! Comment vivre quand son fils est un assassin. En tant que mère, comment ne pas se sentir coupable ? C’est touchant et révoltant ! Le style d’écriture est à prendre ou à laisser. Et j’ai pris ce livre en pleine figure.

Il faut qu’on parle de Kevin est un grand roman. Il me restait en tête entre chaque session de lecture, et c’est encore le cas aujourd’hui, alors que je l’ai fini il y a quelques jours. L’autrice met indubitablement à mal son lecteur avec ce récit introspectif glaçant.

Ces lettres d'Eva au père de leur fils,auteur d'un massacre scolaire,nous confrontent à des thèmes habituellement tabous et tus comme le regret maternel et la psychopathie infantile.Le portrait de la maternité éloigné des clichés s'accompagne d'une critique de la société américaine au vitriol. Politiquement incorrect, dérangeant, le texte nous laisse KO avec de multiples questions et réflexions.

Glaçant, ce long monologue à l'écriture froide (mais comment l'imaginer autrement) de cette mère m'a tenue d'un bout à l'autre de ma lecture. Alors qu'on sent pointer l'horreur, on continue de tourner les pages, alerte et sonné. Je ne suis pas sûre d'avoir déjà lu quelque chose d'aussi malaisant, choquant et malsain. Mais c'est rudement bien mené et amène nombreuses réflexions.

Le début est assez lent. Plein d'introspection. Parfois trop lent. Et puis la tension grimpe, et l'on s'immerge dans l'histoire de cette relation entre un fils et sa mère, et la mère et le mari, jusqu'à comprendre tous les tenants et aboutissants de l'histoire. Poignante.