Citations 2020

Le Pavillon d'or (Kinkakuji) de Yukio Mishima

Avec un style poétique sublime, l auteur évoque la genèse d un fait divers qui a secoué le Japon d après guerre, l incendie qui a ravagé ce fameux pavillon, haut lieu du bouddhisme.
A travers le cheminement intellectuel d\'un moine bonze qui passera de la vénération obsessionnelle à la pyromanie libératrice, il aborde les thèmes de la Beauté et de l esthétique japonaise, du rapport de l individu au groupe, de l infirme à la norme ... C est parfois un peu difficile, un peu dérangeant aussi ... c est exigeant mais ça en vaut vraiment le coup.

Dès ma petite enfance, mon père, bien des fois, m avait parlé du Pavillon d or.

Toutes ces dépouilles vestimentaires imprimaient dans l esprit la vision d un glorieux cimetière; les 1000 fleurs du printemps renforçaient cette impression... Mais, par dessus tout, cette casquette reflétée par le glaçage noir de jais de la visière, cette dague et son attache de cuir accrochées juste à côté- une fois isolées de la personne, dégageait de façon inattendue une sorte de beauté lyrique, avaient toute la perfection de l image que je gardais de l homme;- on eût diten un mot les reliques d un jeune héros parti en guerre.

Mais une rafale plaquait elle soudain l averse contre les rocs désolés? La blanche falaise, comme fouettée par un puissant embrunt d encre de Chine, devenait toute noire.

Notre jeunesse se tenait debout à l extrémité de ce bord vertigineux. Et le Pavillon d or aussi, debout sur la même arête, nous regardait, nous parlait: tant l attente des bombes nous avait rapprochés de lui, et lui, de nous. Dans un silence profond, le soleil de cette fin d été plaquait des feuilles d or sur la toiture, tandis que la lumière, verticalement déversée, laissait plein de nuit à l intérieur du bâtiment. Jusqu alors, la certitude qu il était impérissable m écrasait, dressait un obstacle entre lui et moi; mais il était voué à être incendié par les bombes et cela rapprochait singulièrement son destin au nôtre.

Je rêvais d une formidable presse, porteuse de désastres, d effroyables cataclysmes, de tragédies sans rapport avec l échelle humaine, et qui, des hauteurs du ciel, nivellerait dans un écrasement universel objets et créatures, sans souci de leur beauté ou de leur laideur.

L homme est à peu de chose près, une créature qui se renie elle-même.

Ma vie à moi, à la différence de celle de Tsurukawa, n offrait aucune sérieuse possibilité de symbole; et c est pourquoi il m était si indispensable. Ce que, par dessus tout, je lui enviais, c était d avoir conduit sa vie à son terme sans qu il eût le moins du monde conscience de porter, comme moi, sur ses épaules, une individualité ou une mission particulières. Or, c était précisément cela, ce sentiment d être une individualité particulière, qui dépouillait ma vie de toute charge de symbole, bref de toute possibilité de devenir, comme celle de Tsurukawa, une base de comparaison avec autre chose; qui me dénudait en conséquence du sens de l expansion et de la solidarité de ce qui vit; qui se trouvait donc à l origine de cette solitude qui me poursuivait partout et sans fin. Oui c est étrange: je ne me sentais même pas de solidarité avec le néant.

Tout à coup me revint en mémoire ce que Kashiwagi m avait dit le jour de notre 1e rencontre: c est par un paisible après-midi de printemps, sur une pelouse tondue de frais, à l instant où nous suivons d un regard distrait les jeux d un rayon de soleil à travers les branches, que la cruauté fait irruption dans nos âmes.
Je n avais présentement affaire qu aux vagues et au vent du nord, il n était pas question de printemps, ni d après midi serein. Non plus que de gazon frais tondu. Pourtant cette nature désolée, plus qu une pelouse d après midi commençant, souriait à mon coeur, s accordait étroitement à mon existence. Ici je me suffisais à moi-même; ici, rien ne me menaçait.

En général, ce qui vit ne possède pas, d une manière absolue, donnée une fois pour toute- comme le Pavillon d or-, sa qualité d être qui vit. L homme reçoit une partie des divers attributs de la nature; il ne fait que les propager et multiplier grâce à un jeu facile d équivalences et de substitutions. Tuer pour anéantir la "qualité d être une fois pour toutes donnée" de la victime, c est commettre sur toute la ligne un faux calcul. Ainsi raisonnais je et mes réflexions me firent apparaître une indéniable et totale différence entre l existence du Pavillon d or et celle de l être humain. D une part, un simulacre d éternité émanait de la forme humaine si aisément destructible; inversement, de indestructible beauté du Pavillon d or émanait une possibilité d anéantissement. Pas plus que l homme, les objets voués à la mort ne peuvent être détruits jusqu à la racine; mais ce qui, comme le Pavillon d or, est indestructible, peut être aboli. Comment personne n avait il pris conscience de cela? Et comment douter de l originalité de mes conclusions? Mettant le feu au Pavillon d or, trésor national depuis les années 1890, je commettrais un acte de pure abolition, de définitif anéantissement, qui réduirait la somme de Beauté créée par la main de l homme.

(...) ce qui change le monde, c est la connaissance. Est ce que tu comprends? Rien d autre, rien ne peut transformer le monde. La connaissance seule peut le changer, tout en le laissant tel qu il est, inchangé. Vu sous cet angle, le monde est éternellement immuable, mais aussi en perpétuel changement. Tu me diras que ça ne nous sert pas à grand chose. N empêche que pour rendre la vie supportable, on peut le dire, l humanité dispose d une arme, qui est l connaissance. Les bêtes n ont pas besoin de ça. Parce que, pour elles, cela ne signifie rien : rendre la vie supportable. Mais l homme, lui, connait et se fait une armede la difficulté même de supporter l existence, sans que pour autant cette difficulté s en trouve le moins du monde adoucie. Voilà tout.
- Tu ne crois pas qu il est d autres moyens de rendre la vie supportable?
- Non vois tu. A part ça, il n y a que la folie ou la mort.
- La connaissance est totalement incapable de changer le monde. "
J avais laisser échapper ces paroles, frôlant dangereusement la confession. " Le monde, continuai je, c est l action qui le transforme, rien d autre..."

(...) la Beauté est chose qui doit rester endormie sous la protection de la connaissance, mais il n y a pas de connaissance individuelle, de connaissance particulière à celui ci ou à celui là. Non! La connaissance est pour les hommes un ocean, une vaste lande, et l ordinaire condition de l existence. (...)cette beauté que tu aimes n est que le fantôme de ce reliquat, de ce surplus qui demeure de l âme humaine, une fois faite la part dévorante de la connaissance. Ce n est que le fantôme de cet autre moyen dont tu parlais, de rendre la vie supportable. On peut aller jusqu à dire qu une telle chose n existe en fait pas. Mais ce qui donne tant de force à l illusion, ce qui lui confère un tel caractère de réalité, c est précisément la connaissance. Du point de vue de la connaissance, jamais la Beauté n est consolation. (...) Cependant du mariage de la connaissance et de cette Beauté qui n est pas une consolation, quelque chose naît. Quelque chose d éphémère, de pareil à une bulle, à quoi l on ne peut absolument rien. Oui, quelque chose naît; et c est ce que les gens appellent l Art.

Je voulais vivre.

Genre : Contemporain

Novecento : Pianiste (Novecento: Un monologo) de Alessandro Baricco

La forme et le fond m ont séduite. A la fois conte, fable, quasi-pièce de théâtre, ce monologue, ou presque, raconte l histoire de ce pianiste né à bord d un bateau et qui n en descendit jamais. Un joli hymne à la musique (et à la mer aussi) qui me fait regretter de n être pas musicienne moi-même. Une jolie petite histoire sans prétention mais très bien écrite.

Le monde, il ne l avait peut être jamais vu. Mais ça faisait 27 ans que le monde y passait, sur ce bateau : et ça faisait 27 ans que Novecento , sur ce bateau, le guettait. Et lui volait son âme.

Genre : Contemporain

Tandis que j'agonise (As I Lay Dying) de William Faulkner

Déjà je trouve le titre sublime aussi bien en français qu en anglais, As I lay dying.
Addie meurt. Pour faire suite à sa promesse, son mari embarque son cercueil et leurs 5 enfants pour l enterrer auprès de ses parents. Au cours de ce voyage semé d embûches dans le Sud rural des années 30, chacun est confronté à sa nature profonde, ses secrets... c est dur, tragique, cynique. J ai aimé les portraits qui se dessinent en filigrane à travers la narration à plusieurs voix qui peut être déroutante mais qui nous place au plus près de chaque personnage...La fraternité, la folie et le rapport à la mort sont subtilement abordés.

Je me rappelle qu étant jeune, je croyais que la mort était un phénomène physique. Maintenant je sais que c est tout simplement une fonction de l esprit, et encore de l esprit de ceux qui subissent la perte. Les nihilistes disent que c est la fin, les fondamentalistes disent que c est le commencement. En réalité, ce n est pas autre chose qu un locataire, pour ainsi dire, ou une famille qui quitte son appartement ou sa ville.

Genre : Classique

La guerre et la paix / Guerre et paix, intégrale (Voina i Mir) de Léon Tolstoï

Je suis à nouveau conquise par ce 2e livre de l auteur, une fresque historique habitée par un souffle romanesque et épique. Il y est question de grands sentiments (la bravoure, l amour, le sens du sacrifice, l amitié...) mais aussi de questions existencielles par le biais des doutes et des réflexions des personnages ou les digressions de l auteur (pour quoi vivre ? Quel est le sens de l Histoire?...) La grande Histoire côtoie la petite à travers les destins des grands Hommes et des personnages.
Si dans Anna Karénine, je trouvais les figures féminines particulièrement approfondies, ici ce sont les portraits plein de profondeur des personnages masculins qui se dégagent le plus, qu ils soient froid et admirable comme le prince André, fougueux et égoïste comme Nicolas Rostov ou attachant mais dilettante comme Pierre. De manière générale, les arcs narratifs des personnages sont intéressants et cohérents. Un bémol sur la fin qui m\\\'a moins emballée.

Entre l escadron et l adversaire, il n y avait plus personne, hormis quelques petites patrouilles. Un espace vide d environ 600 mètres les séparait. L ennemi cessa de tirer, et on ressentit d autant plus nettement cette ligne sévère, terrible, imprenable et imperceptible qui sépare deux armées adverses. Il suffit de faire un pas au delà de cette ligne, qui rappelle la ligne de partage entre le monde des vivants et celui des morts, pour se retrouver dans l inconnu de la souffrance et de la mort. Et qu y a t il là bas? Qui se trouve là bas? Là bas, au delà de ce champ, au delà de cet arbre, de ce toit illuminé par le soleil? Personne ne le sait et personne n a envie de le savoir; il est effrayant de franchir cette ligne, mais on a envie de le faire et on sait que tôt ou tard il faudra la franchir et savoir ce qui se trouve là bas, au delà, comme il est inévitable de savoir ce qu il y a là bas, de l autre côté de la mort. Et soi même on se sent fort, robuste , joyeux et excité, on est entouré d hommes si robustes qui sont dans une telle exaltation et une telle excitation. Bien que tout homme qui se trouve en vue de l ennemi ne pense pas à tout cela mais le ressente, cette sensation confère un éclat particulier et une netteté joyeuse aux impressions provoquées par tout ce qui se passe à ces instants-là.

Et la peur de la mort et des civières, l amour du soleil et de la vie, tout se confondit en une sensation d angoisse morbide.

Chaque général, chaque soldat avait l impression d être un grain de sable dans cet océan d hommes, un néant en tant qu individu, mais en même temps chacun éprouvait la conscience orgueilleuse de sa force et de sa grandeur par rapport à toute cette masse à laquelle il avait conscience d être indissociablement lié.

De même que dans une horloge le résultat de ces mouvements innombrables et complexes est un déplacement lent et régulier de l aiguille qui indique le temps, le résultat de tous ces mouvements humains complexes de cent soixante mille Russes et Français, de toutes les passions, des désirs, des repentirs, des humiliations, de l orgueil, des souffrances, des peurs et des enthousiasmes de ces hommes, fut la défaite d Austerlitz, la bataille dite des 3 empereurs, autrement dit un lent déplacement de l aiguille de l histoire universelle sur le cadran de l histoire de l humanité.

Il se sentait un homme tombé si bas qu il souillait tous ceux qui l aimaient.

Ces gens ne peuvent comprendre la liberté, car ils sont habitués à regarder de bas en haut.

Les rires et les chants lui semblaient une profanation particulière de son chagrin d autrefois.

Afin d être un génie militaire, il faut:
1°) De l approvisionnement : le pillage organisé.
2°) De la discipline : le despotisme barbare, la limitation drastique de la liberté.
3°) Savoir obtenir des renseignements : l espionnage, la duplicité, la trahison.
4°) Savoir mettre en pratique des ruses de guerre : la tromperie.
5°) Savoir ce qu est la guerre elle-même : le meurtre.
6°) Savoir quelles sont les occupations d un militaire : l oisiveté.
7°) Savoir quelles sont les moeurs : la débauche et l ivrognerie.
Existe-t il un seul vice, un seul mauvais côté de la nature humaine qui ne soit pas adapté aux conditions de la vie militaire? Pour quelle raison la condition de militaire est-elle donc respectée? Parce qu elle représente le pouvoir suprême.

Genre : Classique - Drame

La Passe dangereuse (The Painted Veil) de William Somerset Maugham

L histoire bien écrite aborde les conventions sociales du début du XXe siècle, notamment sur les femmes. L arc narratif de l héroïne est intéressant même si elle m est restée antipathique. J aurai aimé que le personnage de Walter, son mari, ainsi que leur relation soit plus approfondis notamment sur la fin un peu expédiée après un traitement de l adultère pertinent et sans concession.

Sous la caresse du soleil, la brume s argenta comme s argente la neige aux reflets de l astre mourant. Sur l eau, la lumière précisait maintenant les contours des jonques et la forêt touffue de leurs mâts, mais au delà se dressait un mur éblouissant et opaque. Soudain, de ce nuage blanc, émergea, farouche et massif, un grand bastion. Il ne semblait pas révélé par le soleil vainqueur, mais créé par la puissance d une baguette magique. Forteresse d une race cruelle et barbare, il dominait la rivière. Mais le magicien batissait vite. Déjà un créneau coloré couronnait le bastion, et bientôt sortit du brouillard, esquisse immense révélée ça et là de la touche d or du soleil, un enchevêtrement de toits jaunes et verts. En vain eût on tenter de les dessiner: l ordre-si ordre il y avait- en échappait. Mirage d une fantaisie extravagante, mais d une incomparable somptuosité. Ce n était plus une forteresse ou un temple, mais le palais enchanté de quelque empereur-dieu où l homme ne pénètre pas. Palais trop aérien, trop chimérique pour être l oeuvre des humains: véritable matérialisation d un rêve.
Les larmes inondaient les joues de Kitty, et elle regardait, les mains jointes, haletante, les lèvres entrouvertes. Jamais elle ne s était sentie le coeur plus léger, il lui semblait que son âme s évadait de la matière et que seule son enveloppe charnelle demeurait sur terre. Elle découvrait la beauté.

Genre : Classique

L'Assassin royal, tome 01 : L'Apprenti assassin (Assassin's Apprentice) de Robin Hobb

Fitz est un tout jeune garçon quand il est abandonné au château de Castelcerf. Il n est pas un enfant comme les autres puisqu il est en fait le fils illégitime du prince. On suit donc ses aventures de l enfance à l adolescence et notamment, la voie qui lui est destinée, à savoir assassin du roi.
Le point fort de ce livre est incontestablement le style de Robin Hobb, si soigné, si littéraire. Les personnages sont finement conçus. J ai aussi beaucoup aimé le fait qu elle ne dévoile que le strict minimum sur son univers, le voile se lève à peine et on est alléché, accroché.
Si j ai beaucoup aimé la forme, je regrette un peu la surenchère mélodramatique des événements qui frappent le héros.
Ce point négatif ne m empêchera pas de lire certainement les tomes suivants.


Temps et marées n attendent personne. C est un adage vieux comme le monde. Pour les marins et les pêcheurs, il signifie simplement que les horaires d un bateau se plient à la volonté de l océan et non à la convenance des hommes. Mais parfois je m étends, le pire de la douleur apaisé par le thé, et je m interroge. Les marées n attendent personne, cela est vrai, je le sais; mais le temps? L époque où j ai vu le jour attendait-elle ma naissance? Les événements se sont-ils enclenchés comme les dents de bois des monstrueux rouages de l horloge de Sayntanns, s engrenant avec ma conception pour guider mon existence? Je ne prétends pas à une place prépondérante dans l Histoire; cependant, si je n étais pas venu au monde, si mes parents n avaient pas cédé à une brève poussée de désir charnel, tant de choses seraient différentes. Tant de choses! Meilleures? Je ne crois pas. Et puis je cligne des yeux, je m efforce de clarifier ma vision et je me demande si ces pensées me sont propres ou si elles proviennent de la drogue qui court dans mes veines.

Genre : Fantasy

Le cycle de Dune (6 tomes), tome 1 : Dune (Dune) de Frank Herbert

Victime consentante de la hype depuis le projet cinématographique de Villeneuve avec Thimothée Chalamet, j ai lu Dune de Franck Herbert.
On est plongé au milieu des intrigues politiques et des trahisons avec Paul Atréide dont on suit l éveil à ses pouvoirs et l ascension. Herbert crée un monde caniculaire, à la mystique recherchée et à l écosystème unique. Les personnages loin d être monolithique sont tous guidés par des motivations propres et complexes. Paul par exemple est tour à tour touchant, impressionnant, opportuniste, calculateur. Cependant j ai pu regretter que ces personnages si profonds paraissent parfois comme "désincarnés".
Le style est fluide malgré ma crainte en matière de SF old school, au contraire de la narration. Celle-ci est originale, exigeante, avec des ellipses temporelles, le positionnement de l auteur lors de certains événements (une bataille du côté des antagonistes...)et surtout un narrateur omniscient. Mais cette dernière difficulté est aussi un des points forts du roman qui nous permet justement de comprendre ce qui se joue, notamment lors des dialogues ponctués des pensées des interlocuteurs.
De plus, à travers la création d un univers très complet avec son système économique, politique et religieux, l auteur porte une réflexion sur l écologie, la récupération idéologique et la religion.
Brillant!

Grave cela dans ta mémoire, mon garçon: il y a 4 choses pour supporter un monde. (Elle avait levé 4 doigts noueux.) La connaissance du sage, la justice du grand, les prières du pieux et le courage du brave. Mais tout cela n est rien sans...(Elle avait refermé tous ses doigts en un poing.)... sans celui qui gouverne et qui connaît l\'art de gouverner. Que cela soit ta science!

La rencontre entre l ignorance et la connaissance... Entre la brutalité et la culture... tout est dans la dignité avec laquelle nous traitons nos morts.

Et celui qui ignore l écologie peut ne pas intervenir avant qu il soit trop tard. C est pour cela que la plus haute fonction de l écologie est la compréhension des conséquences.

Genre : Science-Fiction

La Horde du Contrevent de Alain Damasio

J ai fini La horde du Contrevent de Alain Damasio.... et je me sens seule! Celleux qui l ont lu saisiront... j ai été habitée par ce livre...Nous voilà plongé au sein d une Horde de 23 hommes et femmes ultra charismatiques partis à la conquête de l extrême Amont, ce bout de la Terre d où souffle un vent effroyable et que personne n a jamais atteint. L alternance constante des points de vue est vite assimilée et participe à nous intégrer totalement à cette bande de personnages "bigger than life", à la fois acteurs et victimes d une quête des origines aussi essentielle qu absurde. La forme sert le fond d une manière rare avec les jeux sur les sonorités/les mots/la ponctuation et cette pagination pleine de sens... J ai adoré ce périple. Ils me manquent déjà Sov, Pietro, Oroshi, Aoi, Steppe, Golgoth et Caracole...

Sur ce gradin en face de vous, rasés de frais, la mèche en vrille et la chemise en vrac, est placée tout à trac - en guenilles pour les meilleurs, pour les autres en haillons - la poussière du désert, ou pour mieux dire : sa coagulation... Ils sont l orage marcheur! Ils sont la foudre lente! Ils sont de l horizon les 23 éclats de verre, les copeaux bleus et les tessons - j annonce et vous présente, hirondelles et damoiseaux, nobles éologues et porte-drapeaux, la légende de cette terre : la Horde du Contrevent!

Genre : Science-Fiction

Les Annales du Disque-Monde, tome 07 : Pyramides (Pyramids) de Terry Pratchett

Cette fois-ci Pratchett nous offre une parodie de la fantasy mythologique, avec son humour typique. Il y est question de guilde des assassins, de momies, de distorsions temporelles et évidemment de pyramides. Certes ce n est pas le meilleur tome des annales du Disque Monde mais ça reste de la fantasy feel good, toujours drôle, toujours réconfortante. J attendais quelque chose de léger et de divertissant et ça a fait très bien le job!

La cité acceptait tous ceux -sans distinction de race, de couleur, de rang, ni de confession- qui avait de l argent à jeter par les fenêtres, mais l inhumation de monarques en excédent représentait tout de même une source régulière de travail pour la Guilde des Assassins. Il se trouvait toujours quelqu un dans leur royaume désireux de s assurer que les monarques déposés ne remontent pas sur le trône. La règle générale était: un jour prince héritier, le lendemain prince qu on sort; ou mieux: dauphin aujourd hui, défunt demain.

Genre : Fantasy - Humour

J'accuse ! et autres textes sur l'affaire Dreyfus / J'accuse ! : Emile Zola et l'affaire Dreyfus de Émile Zola

Quand on enferme la vérité sous terre, elle s’y amasse, elle y prend une force telle d’explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle.

Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme. Qu’on ose donc me traduire en Cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour!

Genre : Classique

Premier amour de Ivan Tourgueniev

Assez tendre, assez cruel, comme un premier amour adolescent en somme. Le style n était pas renversant.

Sentiments timides, douce mélodie, franchise et bonté d une âme qui s éprend, joie languide des premiers attendrissements de l amour, où êtes-vous ?

Genre : Classique - Drame

À l'est d'Éden (East of Eden) de John Steinbeck

Il dépeint une fresque familiale puissante sur la fraternité en partant du mythe de Cain et Abel, puis en décrivant les rapports d Adam et Charles et enfin ceux d Aron et Caleb (leurs rivalités, leurs liens) avec en parallèle, comme autre face d une même pièce, les enfants Hamilton... La transmission (matérielle, spirituelle et génétique) est aussi au coeur de cette histoire dans laquelle les personnages hauts en couleurs se débattent ou cèdent à leurs penchants. J ai beaucoup aimé les références bibliques, le parti pris politique moderne de l auteur. Le style est simple mais certains passages sont vraiment magnifiques, marquants.

Lorsque notre nourriture, nos vêtements, nos toits ne seront plus que le fruit exclusif de la production standardisée, ce sera le tour de notre pensée.

Lorsqu un enfant, pour la 1e fois, voit les adultes tels qu ils sont, lorsque pour la 1e fois l idée pénètre dans sa tête que les adultes n ont pas une intelligence divine, que leurs jugements ne sont pas toujours justes, leurs idées bonnes, leurs phrases correctes, son monde s écroule et laisse place à un chaos terrifiant. Les idoles tombent et la sécurité n est plus. Et, lorsqu une idole tombe, ce n est pas à moitié, elle s écrase et se brise ou s enfouit dans un lit de fumier. Il est difficile alors de redresser et, même réinstallée sur son socle, des tâches ineffaçables dénoncent la chute passée. Et le monde de l enfant n est plus intact. Il se meut alors péniblement jusqu à l état d homme.

Voici ce que je crois : l esprit libre et curieux de l homme est ce qui a le plus de prix au monde. Et voici pour quoi je me battrai : la liberté pour l esprit de prendre quelque direction qui lui plaise. Et voici contre quoi je me battrai : toute idée, religion ou gouvernement qui limite ou détruit la notion d individualité. Tel je suis, telle est ma position. Je comprends pourquoi un système conçu dans un gabarit et pour le respect du gabarit se doit d éliminer la liberté de l esprit, car c est elle seule qui, par l analyse, peut détruire le système. Oui, je comprends cela et je le hais, et je me battrai pour préserver la seule chose qui nous mette au dessus des bêtes qui ne créent pas. Si la grâce ne peut plus embraser l homme, nous sommes perdus.

Sous sa carapace de lâcheté, l homme aspire à la bonté et veut être aimé. S il prend le chemin du vice, c est qu il a cru prendre un raccourci qui le ménerait à l amour. Lorsqu un homme arrive au moment suprême, peu importe son talent, son pouvoir, son génie, s il meurt haï, sa vie est une faillite et sa mort une froide horreur. Il me semble que vous ou moi, au moment de choisir entre deux voies, devons toujours penser à notre fin et vivre pour que notre mort ne fasse plaisir à personne. Nous n avons qu une histoire. Tous les romans, tous les poèmes, sont bâtis sur la lutte incessante que se livrent en nous même le bien et le mal. Le mal doit être constamment ressuscité, alors que le bien, alors que la vertu sont immortels.

La douleur fulgurante de la vérité se dissipe, alors que la douleur lancinante du mensonge demeure.

Genre : Classique - Drame

Sacré (Sacred) de Dennis Lehane

On retrouve Patrick Kenzie et Angela Gennaro pour une 3e enquête qui réserve son lot de rebondissements et de meurtres. L ambiance toujours noire et glauque est illuminée par l humour du narrateur et la complicité de nos 2 héros. La recette certes connue fonctionne bien dans ce thriller sur les sectes, la cupidité et les faux semblants, avec des méchants très méchants et même une femme fatale!

La perfection a quelque chose de laid.

Genre : Policier

Fils-des-brumes, cycle 1, tome 3 : Le héros des siècles (Mistborn, book 3: The Hero of Ages) de Brandon Sanderson

Les croyants sont souvent portés à tenter ce qui semble impossible, puis à compter sur la providence pour les faire parvenir à leurs fins.(Il marqua une pause et regarda Vin) Ce genre de comportement peut être une faiblesse si cette croyance est mal placée.

Les gens passionnés sont des gens capables de détruire - car la passion d'un homme n'est jamais réelle jusqu'à ce qu'il prouve ce qu'il est capable de sacrifier pour elle.

Genre : Fantasy

Solal de Albert Cohen

On suit donc des épisodes marquants de la vie de Solal de ses 13 ans (la veille de sa bar mitzva) à la fin de la vingtaine, épisodes portant sur son rapport aux femmes et sa judéité, les 2 au regard de son ambition insatiable. Flanqué de ses oncles, les Valeureux, personnages grotesques doté d\\\'une gouaille digne de Pagnol, il est envahi par cette famille encombrante qui représente à la fois ses origines méditerranéenne et juive.
Solal le magnifique, calculateur et séducteur, bouscule tout sur son passage, piétine sans pitié quiconque lui faisant obstacle. Il est prêt à tout pour parvenir à ses fins, quitte à se renier en reniant sa famille et à travers elle sa judéité, au risque de se perdre lui même. Il quittera le soleil de Céphalonie pour faire carrière en politique sans arriver à se défaire ni de l une ni de l autre.
Personnage parfois détestable car féroce et impitoyable, Solal incarne la maxime "La fin justifie les moyens". Le style est surprenant. L auteur questionne ce qui fait notre identité, d où on vient ou là où on veut aller. J ai regretté la passivité des femmes dont le rapport avec Solal est placé sous la domination mais peut être est ce pour marquer encore plus l esprit conquérant du (anti) héros. Les quelques passages sur ses idées (la charité) m ont beaucoup plu.

L oncle Saltiel s était réveillé de bonne heure.

Pendant que le coiffeur s empressait, son client lui confiait que le judaïsme, le catholicisme et le protestantisme étaient respectivement la mystique du désert, de la féodalité et des communes bourgeoises; que l univers n était ni fini ni infini mais infiniment fini. Un pourboire stupéfiant récompensa le garçon de sa douloureuse attention.

Elle était son seul pays.

Jacques, je vous aime infiniment et méfiez vous de moi, dit il involontairement d un ton très grave et très doux. J ai des nostalgies, des soifs. J aime aspirer les âmes comme un oeuf frais. J ai faim de tout. J ai 3000 trains contradictoires filant sur 6000 rails et de mon coeur ils vont à mon esprit.

J aime lui voir son nez orgueilleux. C est même assez curieux cette qualité de fierté qu il a. Elle cache un continuel qui-vive, une peur d être humilié. Et puis il est agaçant avec son air de je ne sais quoi.

Je ne suis pas idéaliste. Je suis méchant. Mais je ne supporte pas le masque de l amour. Il faut se lancer avec folie dans l amour. Ou bien oser dire : "Moi d abord!"

Elle essaya de résister. Mais le peignoir tomba. 2 êtres voulurent se connaître et ce fut le gémissement montant menteur extasié de la femme qui aspire et de l homme qui expire et renonce dans le sommeil.

Leur amour qui avait dépassé la période où il croît par sa propre vertu, aurait dû être renforcé, soutenu par une alliance au sein de la société.

Messieurs, l amour ne dure que par la société. Messieurs seule la société lustre le biologique. Ma femme ne jouit plus, messieurs, parce qu il n y a pas le contraste. On ne se sent délicieusement seuls et deux, le soir, que quand on a été en contact avec les Autres, le jour.

Solal chevauchait et il regardait le soleil face à face.

Genre : Contemporain

Warbreaker de Brandon Sanderson

Encore une fois Sanderson nous livre une fantasy de haut vol avec des personnages charismatiques, des complots et machinations politiques, le tout dans un univers savamment construit avec ses propres cosmologie et cosmogonie finement élaborées...Evidemment il nous réserve son lot habituel de rebondissements, retournements de situations et révélations qui tiennent en haleine! Quel plaisir de lecture ! Je me suis régalée.

Genre : Fantasy

Un bûcher sous la neige (Corrag) de Susan Fletcher

Au XVIIe siècle, un révérend irlandais acquis à la cause jacobite (aka pro Stuart catholique) rend visite à une "sorcière" condamnée au bûcher, avant qu elle soit exécutée, afin d enquêter sur le massacre de Glencoe à l encontre d un clan highlander. Elle en profite pour lui raconter sa vie.
C est une histoire à la fois dure et touchante de 2 destins qu a priori tout oppose qui vont se rapprocher et se comprendre dans des circontances improbables. A travers Corrag la condamnée, c'est aussi l histoire de ces femmes trop libres trop tôt et qui le payèrent cher. Le style et la construction du récit rendent un hommage vibrant à ces "sorcières" et à ce beau pays qui me fait tellement envie, l Ecosse.

Genre : Historique

Lettres à un jeune poète (Mit Genehmigung des Insel Verlags, Frankfurt am Main) de Rainer Maria Rilke

Qu est ce que c est avant gardiste! Sur les rapports entre les sexes, notamment dans le couple, la place de la femme, la sexualité... la création artistique est également abordée évidemment. Ces 10 lettres sont surprenantes.

Genre : Classique

De pierre et d'os de Bérengère Cournut

Franchement... bof.... J ai apprécié en découvrir plus sur les Inuits qui restent un peuple très mystérieux, mais je n ai pas accroché au style. Ce récit initiatique aux allures de conte ou de fable ne m a touché plus que ça et je pense que c est lié au fait que le style de l autrice ne me convenait pas. Je suis un peu déçue du coup surtout au regard des éloges des autres lecteurs sur la poésie du texte. Je suis sûrement passée à côté...

Genre : Contemporain

La recluse de Wildfell Hall / La châtelaine de Wildfell Hall / La dame du manoir de Wildfell Hall / La dame du château de Wildfell / La locataire de Wildfell (The Tenant of Wildfell Hall) de Anne Brontë

Un très beau portrait de femme anglaise à l ère victorienne par une plume exquise. Il y est question de la place de la femme, du mariage et dans une certaine mesure de l éducation. J ai bien aimé les dialogues très fins, l atmosphère des landes embrumées qui ravira les fans de romans gothiques et surtout cette ambiance de micro-société dans laquelle sévissent les pires médisances sous couvert de bien-pensance conformiste.

Genre : Classique

Elantris, intégrale (Elantris) de Brandon Sanderson

Mon 1er livre de cet auteur si acclamé des fans de fantasy. Et c est une réussite je me suis régalée ! Des retournements de situations, des rebondissements, des personnages qui ne laissent pas indifférent, le tout sans temps morts et avec un style très fluide ! Que demander de plus !

Genre : Fantasy

La Prochaine Fois, le feu (The Fire Next Time) de James Baldwin

Le début confus de ce texte m a un peu déroutée. Puis Baldwin tisse son argumentaire à travers ses constats toujours actuels pour arriver à sa conclusion qui sonne comme la mise en garde du titre. Une réflexion puissante malgré une prose pas toujours fluide mais originale, à lire en complément du magnifique documentaire I am not your negro de Raoul Peck

Genre : Philosophie

Les Garennes de Watership Down / Watership Down (Watership Down) de Richard Adams

Un conte dans la tradition classique du genre avec des héros courageux qui sont mis à rude épreuve, des alliés inattendus et des adversaires ingénieux. En quête d un lieu pour s établir, nos petits lapins vont croiser bien des dangers avec en tête l homme. C est aussi une réflexion sur le choix d une société et les valeurs qui la fondent (la dérive politique militaire en cas de recherche de sécurité...)Bref c était pas mal même si parfois un peu long.

Genre : Fantasy - Aventure

Les gens heureux lisent et boivent du café de Agnès Martin-Lugand

Diane perd simultanément son mari et sa fille dans un accident. Elle décide de partir vivre en Irlande.
J ai choisi de lire ce livre pour compenser en partie ma frustration d avoir du annuler mon voyage en Irlande prévu cet été et découvrir la hype qui entoure cette auteure.
Malgré quelques descriptions de l Irlande, cette histoire ne m a pas convaincue. J ai trouvé les personnages un peu caricaturaux et le style inégal...En fait J\'ai trouvé que ça manquait de subtilité...
Dans le genre "histoire de deuil et de recontruction", J ai préféré La délicatesse de Foenkinos qui (pour moi) avait vraiment une grâce, une délicatesse justement, qui survolait moins son sujet...
Quelle déception après avoir entendu et lu tout le battage autour de cette auteure !

Genre : Contemporain - Romance

Le Cycle d'Hypérion (4 tomes), tome 1 : Les Cantos d'Hypérion : Hypérion (Hyperion) de Dan Simmons

qu est ce que c etait bien !!!! Je ne saurai pas trop comment résumer. 7 pélerins désignés par l Hégémonie (les dirigeants de cet univers) doivent se rendre aux Tombeaux du Temps sur Hyperion pour y rencontrer le Gritche, personnage légendaire à la fois vénéré et craint... Pendant ce périple chacun des protagonistes raconte son rapport à ce lieu... C est quasi mystique, en tout cas spirituel. Mais il y a aussi une dimension politique à cette intrigue avec les conflits de colonisation notamment. L auteur ne se démarque pas que par la profondeur de son intrigue aux personnages nuancés mais aussi par son style car il s agit ici de SF très bien écrite, très littéraire. L épilogue laisse en plus augurer que le meilleur (le gros de l'action^^) reste à venir !!!

Genre : Science-Fiction

The Expanse, tome 1 : L'éveil du Léviathan (The Expanse, book 1: Leviathan Wakes) de James S. A. Corey

Vraiment très bien! Un livre qui emprunte aux codes du thriller et du space opera avec succès! Une jeune femme a disparu. Un policier désabusé est chargé de la retrouver. On croise surtout l équipage de la navette qui a retrouvé le vaisseau de la disparue. S ensuivent mystères, batailles spatiales, complot etc... Le style est très visuel et dynamique avec des persos attachants.

Genre : Science-Fiction

Devenir (Becoming) de Michelle Obama

Une autobiographie instructive sur l ascension sociale d une femme noire, pauvre, mais déterminée. Son parcours ne peut qu être inspirant pour la jeunesse face à la surmédiatisation de célébrités creuses (Kardashians, Marseillais et cie). Le portrait à la limite de l hagiographie de son mari ne ternit pas le tableau dressé et n empêche pas l intérêt de cette plongée au coeur du pouvoir. J ai aimé l accent mis sur l importance de l éducation et de l instruction, la rupture inévitable avec son milieu en cas d ascension et ce que ça peut avoir d ambivalent. J ai bien aimé la manière qu a eu l auteure de dévoiler une partie de son intimité sans voyeurisme et sans tapage.
Il faut savoir garder une certaine distance : comme dans beaucoup d'autobiographies et de mémoires, le regard est subjectif donc biaisé. Mais ici j ai plutôt apprécié le parti pris.

Genre : Histoire vraie

La Saison des feux (Little Fires Everywhere) de Celeste Ng

Mia, une mère, artiste nomade, s installe à Shaker heights avec sa fille adolescente Pearl. Très vite leurs vies s'imbriquent avec celles des propriétaires de leur location, les Richardson. Une affaire va lever les voiles sur les secrets de chacun et faire exploser les faux semblants et le vernis des apparences.
Véritable kaléidoscope sur la maternité (la grossesse, l'avortement, les mères porteuses, l'adoption, l infertilité, mais aussi les relations mères-filles), ce livre vaut surtout pour sa galerie de personnages, leurs psychologies qui même effleurées transparaissent finement au travers du récit. Le style est simple mais sensible.
Plus qu à découvrir la série Little fires everywhere.

Genre : Thriller

Mort d'un commis voyageur (Death Of A Salesman) de Arthur Miller

Le commis voyageur, c est Willy Lohman, un homme d une soixantaine d années qui arrive en fin de carrière et se rend compte que ses capacités n ont pas été à la hauteur de ses ambitions. A travers lui, l auteur dresse le portrait d une Amérique des "perdants", ces gens séduits par la réussite facile et pour qui le rêve américain restera une chimère. La faute à la société dans laquelle les dés sont pipés? À la médiocrité des personnages?
Moins puissant que Les sorcières de Salem qui m avait fait une très forte impression, cette 2e pièce d Arthur Miller m a permis d approfondir ma découverte de ses qualités de dramaturge à travers d autres facettes que le texte ou les personnages.
Ici la forme est plus ambitieuse, la temporalité est moins linéaire avec les réminiscences de Willy, des sauts dans le temps et dans l'espace géographique.... c est à lire même si ce n est pas un coup de coeur.

Genre :

Outlander (éd. J'ai lu, intégrale), tome 02 : Le talisman (Dragonfly in Amber) de Diana Gabaldon

J ai eu des appréhensions à reprendre cette saga tant le 1er tome m avait plu. Je ne fus pas déçue. Le XVIIIe siècle, la cour du roi de France et bien sûr l Ecosse des Highlanders ! Tout est réuni pour une suite haute en couleurs qui réserve son lot d aventures, d amour et de drame pour nos 2 héros ! C est parfois éprouvant pour les nerfs tant les événements se bousculent. Très immersif, du pur romanesque parfait pour s évader !

Genre : Romance - Historique

Shining : L'Enfant lumière / Shining (The Shining) de Stephen King

Une famille est bloquée par la neige dans un hôtel qui cache de lourds secrets. La montée en tension est savamment orchestrée avec un père rattrapé par ses démons et ceux de ce lieu maudit, le tout sous le regard d'un enfant hors du commun... Comme souvent avec King, le thème de l horreur lui permet d en aborder d autres comme l addiction, le couple parental, l'écriture/écrivain, la folie... J'ai apprécié l'ambiance inquiétante plus que gore mais pour moi c était en dessous de Ça. Moins prenant, personnages moins attachants à part Danny.

Genre : Horreur - Fantastique

Brooklyn de Colm Tóibín

Ellis émigre de son Irlande natale aux USA dans les années 50 pour travailler. Exil, immigration, déracinement, voilà les thèmes de ce petit roman assez touchant bien que l héroïne m ait parfois exaspéré par sa passivité et son indécision dans la 4e partie. Une fois n est pas coutume, je pense avoir préféré le film notamment pour la fin.

Genre : Drame

À la croisée des mondes, tome 1 : Les Royaumes du nord (His Dark Materials, book 1: The Golden Compass / Northern Lights) de Philip Pullman

On suit donc l intrépide Lyra accompagnée de son daemon (sorte de double animalier) et élevée au sein d une université anglaise. Elle part à la recherche de son ami qui a mystérieusement disparu. Mais cette disparition d enfant n est en fait que le sommet de l iceberg ...
Au cours de cette recherche, elle rencontre des ours guerriers, des gitans farouches et même des sorcières volantes... mais surtout elle en apprend plus sur qui elle est, elle qui ignore tout de ses origines.
Lyra est vraiment attachante et c est avec intérêt qu on en apprend plus sur cet univers intrigant avec ses daemons, son ordre religieux répressif, ses figures adultes inquiétantes et évidement cette quête ! Vraiment prometteur !

Genre : Fantasy - Aventure

Le Maître des illusions (The Secret History) de Donna Tartt

Le pitch : Richard le narrateur intègre une classe de langues anciennes qui ne compte que 5 étudiants. Une succession d événements vont précipiter le délitement de ce petit cercle tout en révélant chacun de leurs secrets...
C est vraiment un roman atypique, un roman d ambiance, cette ambiance propre aux états de l est américain, avec leur climat brumeux.
Ni roman policier, ni thriller, ni roman noir, ce campus novel s'apparente plutôt à un roman gothique moderne en adoptant certaines des caractéristiques du genre :
comme Camilla une femme fatale à plus d un titre, l aspect du sacré non pas dans le religieux mais dans la mise en avant des études classiques, les références littéraires à Hamlet ou Christopher Marlowe, les personnages mystérieux, l atmosphère embrumée ... Le tout peut fasciner autant qu ennuyer... Personnellement malgré le rythme lent, j ai plutôt apprécié ma lecture.

Genre : Drame - Contemporain

Bourbon kid, tome 01 : Le Livre sans nom (The Book With No Name) de Anonyme

Je me suis donc laissée tenter par la hype qui entoure cette saga...
Des moines ninjas partent à Santa Mondega, à la recherche d une pierre, l Oeil de Lune. On croisera des personnages tous plus déjantés les uns que les autres voir carrément surnaturels : un inspecteur pseudo Mulder, des bandits que n aurait pas renié Tarantino, un couple d amoureux rock n roll pleins de ressources...
Ça débute sur les chapeaux de roues, puis des longueurs jusqu à la 2e moitié du livre et là tout s imbrique, tout s accélère! Révélations, castagnes, rebondissements, tension! C est effectivement axé pop culture. C est excessif mais aussi assez jubilatoire! Un cliffhanger et une révélation à la fin incitent à découvrir la suite.

Genre : Thriller - Fantastique

Une liste de miss.acacia

Créé le 22 janvier 2022

Edité le 22 janvier 2022

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