La sale guerre
Habib Souaïda2001

« J'ai vu des collègues brûler vif un enfant de quinze ans. J'ai vu des soldats se déguiser en terroristes et massacrer des civils. J'ai vu des colonels assassiner, de sang-froid, de simples suspects. J'ai vu des officiers torturer, à mort, des islamistes. J'ai vu trop de choses. Autant d'atteintes à la dignité humaine que je ne saurais taire. Ce sont là des raisons suffisantes, j'en suis convaincu, pour briser le mur du silence. »
Pour la première fois, à visage découvert, un officier des troupes spéciales de l'armée algérienne raconte au jour le jour, depuis 1992, la « sale guerre » qui déchire son pays. Un coin du voile se lève sur l'un des tabous les mieux gardés du drame algérien: le fonctionnement interne de l'armée.

Ce témoignage exceptionnel a eu un grand retentissement. Habib Souaïdia a quitté l'Algérie en avril 2000. Il vit depuis en France, où il est réfugié politique.