Moyenne
-
0 vote
-
EXCELLENT
TRES BON
BON
MOYEN
FAIBLE
MAUVAIS
La vie imite l'art: dans une pâle beauté, Muriel Cerf lisait et écrivait le destin de son personnage, Antonella, avec les cartes du tarot. Pour Dramma per musica, c'est la musique qui joue ce rôle, le sort d'Antonella Piatti est comme inscrit au cœur de Norma, de Bellini, ou de Salomé, de Richard Strauss. Dramma per musica est un tissu de rencontres, de signes, d'avertissements. Dès l'ouverture de ce drame, sous les fenêtres de la Callas, se croisent le père de la Piatti, fou d'opéra, et Raphael, un jeune Vénitien. Ils ne cesseront de hanter le livre. Antonella, la "petite flamme", croit que le mystère de l'amour est plus grand que celui de la mort. Tandis qu'elle vit avec Innocenti, son vieil amant, Raphael, guidé par ce qui est inscrit dans les grands airs du répertoire lyrique, la fatalité sans doute, se rapproche d'elle. A la fin, où rien n'est joué, Mozart vient à son secours: elle s'éloigne sur la musique de Cosi fan tutte. Muriel Cerf réussit ici, comme personne, le mariage de la musique et du roman pour décrire une passion, ses origines et ses effets. Virtuose et grave, son style a la richesse des plus belles tessitures. Une voix semble vibrer longtemps dans les mots.