La Demoiselle et le Mousquetaire, tome 3,5 : Misérable mensonge
S. D. Fischer

Mademoiselle Louise Galtier était la plus heureuse des Parisiennes – ou peu s’en fallait. Deux jours avaient passé depuis son installation M provisoire au domicile de Marianne Delvaux, son amie d’enfance, et, en sa compagnie, elle se rendait ce soir-là à la réception organisée par madame de Pouligny, dans son manoir en périphérie de la capitale. Louise avait revêtu sa plus jolie robe de satin, verte, à l’encolure basse sur les épaules, et ses cheveux étaient ramenés sur sa tête à la hurluberlu – la dernière mode en cette saison, avait-elle lu dans son indispensable Mercure galant. Il s’agissait d’un bal masqué, comme il s’en donnait de plus en plus dans tous les bons salons, aussi glissa-t-elle sur son visage un loup décoré de plumes et de rubans. Quand elle se regarda dans le miroir, celui-ci lui renvoya l’image d’une demoiselle au sommet de sa beauté et de son bonheur