[Suivi Lectures] Aealo

L’univers de tous les possibles

Ça fend le cœur, sire, n'est-ce pas ?
Ce qui s'est passé ? C'est vous, l'incarnation de ce temps du rêve, sire. Et sans vous, les lieux se sont décatis, effondrés peu à peu...
D'abord, un lent processus, sire. Dans le monde du rêve, les choses ont muté. Je le sentais dans ma bibliothèque... Peu à peu, les mots se sont effacés. Peu après votre disparition, mes livres sont devenus des liasses de papier blanc ; le lendemain, toute la bibliothèque avait disparu. Je ne l'ai jamais retrouvée.

<image> De mémoire, il me semble avoir entendu parler très tôt de cette saga. Je crois qu’adolescent on m’en avait déjà parlé. Du coup, pendant des années, j’ai essayé de la trouver en bibliothèque pour l’emprunter et pas moyen… Du coup, j’ai cessé de voir cette lecture comme un rêve et je me suis lancé. Ce fut donc l’ouverture du bal avec Sandman, intégrale, tome 1 de Neil Gaiman !
Les portes des rêves s’ouvrirent alors…

Qu’y voit-on dans ce songe ?
Morpheus, le seigneur des rêves, a été fait prisonnier pendant 70 ans par un groupe occulte. Après s'être libéré, il doit réclamer son royaume, le Rêve, ainsi que ses attributs de pouvoir : son heaume, sa bourse et son rubis. Il se lance dans une quête pour redevenir le Maître des songes. Cette quête est difficile, mais il peut compter sur l'aide de personnages... très inattendus ! Ainsi hantant les rêves et les cauchemars des hommes, il ira jusqu’en enfer retrouver son dû.

C’est très compliqué de parler de Sandman de Neil Gaiman…

D’abord parce que c’est Neil Gaiman ! :D Et la réputation de Neil Gaiman  n’est plus à faire. (Je n’ai d’ailleurs pas encore franchi de grand pas dans ses romans mais je compte bien en changer très bientôt.)

Ensuite parce que avant même d’ouvrir Sandman, posez-vous quelques questions : Comment parle-t-on des rêves ? Comment une histoire peut-elle se dérouler dans des songes ? Les rêves pour royaume ? Et ça ressemble à quoi ? Qui y vit ? 
Vous commencez à le voir le ‘’projet casse-gueule’’ ? :goutte:

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Pourtant appelez-le comme vous voulez : Sandman, Morpheus, Dream, le Marchand de sable ou encore Maître des Rêves, il n’est qu’un des sept Éternels. Ces sept êtres, nés avec notre univers, sont plus immortels et plus puissants que les dieux (trop dépendants de la foi qu’on peut avoir en eux). Ils sont un reflet de la conscience humaine et incarnent les rouages qui influent sur la vie. En anglais, on les appelle les ‘’sept D’’ :
Destiny / Destin
Death / Mort
Dream / Rêve
Despair / Désespoir
Destruction / Destruction
Desire / Désir
Delirium / Délire

Chacun s’occupe de ses oignons, car ils sont bien trop occupés, même si il arrive qu’ils se croisent.

Malgré le format particulier, ce roman graphique possède un fil conducteur : celui de Sandman cherchant à récupérer ses pleins pouvoirs, sa place et son royaume (ainsi que ses habitants) mais aussi à comprendre ce qu’il s’est passé durant son absence.
Le format est malgré tout particulier car il ressemble à une suite de ‘’nouvelles’’ parfois centrées sur Morpheus, parfois momentanément concentrées sur d’autres personnages mais le Marchand de sable n’est jamais loin. Avec un tel procédé, il faut souvent un petit temps d’adaptation pour prendre ses marques mais la richesse est toujours là donc ça ne pose jamais problème !

Le point qui pourrait gêner, il me semble, c’est le graphisme.
En effet, le graphisme de ce premier tome est nettement marqué par le style ‘’comics d’il y a 20 ans’’. Personnellement, moi qui suis très sensible au graphisme, au point que ça puisse m’empêcher de profiter de ma lecture, je n’ai pas eu de vrais soucis avec Sandman. Après, je pense que malheureusement, ça passe ou ça casse. :goutte:

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J’en viens alors au point qu’il va être le plus compliqué d’expliquer : la richesse de cette idée folle d’univers !
Parce que comme je le disais plus haut, vouloir baser son idée entièrement sur les rêves, c’est ambitieux mais c’est casse-gueule. Mais Neil Gaiman s’en sort à merveille !
Les lieux, les rencontres, les personnages sont tellement variés que par moment tout semble possible dans cet univers ! Parvenir à donner cette impression en parlant du Rêve est sans doute la plus belle réussite de ce roman graphique.
Même si l’ambiance générale peut être très sombre, chaque nouvelle ‘’histoire’’ qui commence soulève mille questions : quel plaisir !
D’ailleurs, Neil Gaiman s’amuse par la même occasion a glisser régulièrement des références.

Vivement la suite !

Hello Aealo !

Oui, vendre du rêve pour Le droit à la paresse, c'est la juriste en droit du travail qui parle XD Parce que les conditions de travail affreuses, la pénalisation du droit de grève et la justice sociale faite par les employeurs pour les employeurs, ça vend tout sauf du rêve ! Que ça corresponde à mes attentes, disons que vu que je connais le sujet, je m'attends surtout à une redite des faits historiques et que je suis plus curieuse des arguments mis en avant.

Je réfléchis à organiser une lecture commune pour Le chant d'Achille début juillet, comme beaucoup semblaient intéressé.e.s lors de la LC sur Circé. En plus qu'on me confirme que Le chant d'Achille est tout aussi bon, ça me donne encore plus envie !

J'ai vu que tu avais terminé Carbone & Silicium et je crois que la multiplicité des sujets traités par l'auteur peut être déstabilisant. Quand j'ai lu Shangri-La, je m'étais même dit mais c'est pas possible de traiter autant de sujets dans un roman graphique. Après, j'aime beaucoup la manière dont il traite de tout ça, c'est pas toujours super poussé mais, il parvient à me faire réfléchir !

Topo général

Salutations amis littératuriens, amies littératuriennes!

J'espère que vous allez bien et que vous lectures actuelles sont bonnes!

Après les grosses chaleurs voilà que c'est sous une pluie torrentielle que je vous écris!

Sans avoir de grands bouleversements à vous conter, il y a malgré tout deux-trois petites choses...
Je serai content de retrouver certaines d'entre vous dimanche pour le BC oral! J'ai hâte!

Petit à petit les choses se remettent en place, je "revis" peu à peu.
Et l'une de celles que j'attendais le plus, c'était de pouvoir ré-organiser le Cercle de Lecture avec la bibliothèque! Du coup, ça y est la date est fixée à la semaine prochaine! Je suis déjà en train de réfléchir aux livres que je vais présenter... :angel:
J'ai hâte de retrouver tous les participants!

J'ai également hâte que les cinémas rouvrent chez nous! C'est pour la semaine prochaine également, je pense que j'irai dés que je pourrai!

Et puis les congés ne devraient plus trop tarder... :angel: Ca fera du bien! =)

C'est au tour de la lecture!

LES PAGES TOURNÉES...
Le dernier topo date d'il y a presque 3 semaines... Et je me rends compte que j'ai quand même lu pas mal de choses en 3 semaines! O_o (le gars qui s'étonne lui-même de ses lectures, faisons semblant de regarder ailleurs c'est gênant :ptdr:).
Il y a eu du non-graphiques. J'ai terminé les 3 derniers recueils qu'il me restait de Jean-Pierre Siméon  : Le livre des petits étonnements du sage Tao Li Fu, À l'aube du buisson et Sans frontières fixes.
Je suis revenu un peu à la philosophie avec Le banquet de Platon. J'ai également participé au BC du mois de mai avec la lecture de Les miracles du bazar Namiya de Keigo Higashino. Il a été suivi de très près par Le bal des folles de Victoria Mas qui n'était pas prévu au programme mais qui s'est lu étonnement vite!
Côté graphqiue, il y a eu un manga : Arrête de me chauffer, Nagatoro, tome 01. Mais surtout plusieurs très belles découvertes dont L'obsolescence programmée de nos sentiments de Zidrou et Aimée De Jongh et Malgré tout de Jordi Lafebre. J'ai lu également Carbone & Silicium du fameux Mathieu Bablet! Et je viens de lire Un océan d'amour de Grégory Panaccione et Wilfrid Lupano.

LIRE AU PRÉSENT
O Imminentes ou en cours :
- Instantanés d'ambre de Yôko Ogawa : J'en suis à un timide départ. Mais celui-ci m'a tellement déstabilisé que j'ai relu les 10 premières pages afin d'être certain d'avoir bien compris. A présent, ça semble plus clair et plus propice à un vrai démarrage de lecture.
- La loterie et autres contes noirs de Shirley Jackson : A vrai dire je ne l'ai pas encore commencer mais ça ne saurait tarder.
- Le Discours de Fabrice Caro : Je voudrais absolument le lire avant sa sortie ciné. Mais ça va se faire sans difficulté car je me régale!
- Le Jeu de la Dame de Walter Tevis : Je n'ai pas vu la série mais j'adore le début de cette histoire où il règne une ambiance très particulière où on sent que ça ne va pas bien tourner... 
O Se glisse(ro)nt entre les coups :
- L'esprit des lumières de Tzvetan Todorov : Je continue l'avancée en douceur. le propos est intéressant, je suis curieux de voir le développement...
- Jouissance Club de June Pla : C'est toujours très intéressant et très drôle!

OUI J'EN PÀL LIS
A nouveau, j'ai conscience que j'avais l'intention (et je l'ai toujours) d'essayer de lever haut le pied en matière d'acquisitions... :goutte:
Bon... Comment dire... :'S
Non seulement j'ai eu un petit craquage mais surtout J'ai vu une occasion en or que je me suis empressé de saisir... :sifflote:
Pour expliquer cette dernière occasion, il y a un paquet de livres que j'ai déjà essayé de commander chez ma libraire mais qui ne sont plus édités... Et certains depuis un petit temps déjà... Mais j'ai pu en trouvé toute une série  de ceux-ci (une bonne vingtaine) d'occasion pour des bouchées de pain, à peine quelques euros (en passant par La Fanc, pourtant je ne suis pas utilisateur de ce genre de méthode en temps normal). Du coup, entre ça et un petit craquage, le nombre grimpe toute de suite et j'ai près de 30 livres qui ont rejoint ma pàl. (parti se cacher)
Je me vois donc mal taper les 30 titres ici, ce serait indigeste. Mais parmi les nouveaux venus il y a beaucoup d'auteurs/rices japonais/e et coréens/nes (les occasions c'était beaucoup de la littérature asiatique), 2 Karim Berrouka, Lettres du Père Noël de J. R. R. Tolkien, Kintu de Jennifer Nansubuga Makumbi, Le recensement des intellos de gauche de Giacomo Papi, la nouvelle édition de Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke ainsi que Lettres à une jeune poétesse, Habitant de nulle part, originaire de partout de Souleymane Diamanka ...
Voilà pour se faire une idée...

LE PROGRAMME! DEMANDEZ LE PROGRAMME!

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Parce qu’il n’y a pas toujours grand-chose à dire …

Moment poétique et instructif

<image>  Pour tout dire : C’est la couverture qui m’a intrigué… :grat: Puis le titre Journaux troublés de Sébastien Perez et Marco Mazzoni est venu confirmer cette intrigue…

C’est compliqué, pour ne pas dire impossible, de résumer ce livre donc une explication s’impose.
Le plus simple est sans doute de décortiquer le titre. Ce sont des extraits de journaux intimes, à chaque fois une page, accompagnées de ‘’dessins/illustrations’’.
Chaque page de journal et le dessin qui l’accompagne sont là pour illustrer un trouble psychiatrique.
D’où le titre Journaux troublés .
En début de livre, deux inconnus pénètrent dans un établissement imposant qui semble complètement abandonné au fond des bois : l'Arion Asylum. Puis ils commencent à fouiller les papiers laissés sur place et nous commençons la lecture des treize pages de journaux troublés.

Si le début est intriguant et mystérieux, l’ensemble de la lecture sera d’une teinte quelque peu différente…
En effet, nous avons tous déjà entendu des termes tels que bipolarité, dysmorphophobie, paranoïa... et bien d’autres du même genre dans des séries, des films ou autres. Mais les connaissons-nous réellement ? La réponse est non. Bien souvent nous avons soit des a priori soit des clichés venus des médias. Donc au mieux nous avons des idées reçues à leur propos.

Ce livre tente par sa touche originale et poétique d’aborder ces sujets délicats bien trop souvent tabous en société. Les dessins sont beaux et expressifs et les journaux explicites et assez nets.
Un sujet délicat et intéressant exprimé avec sensibilité et poésie.

La lecture a beau être courte, elle marque.

La réputation fourbe

<image> Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu parler de cette BD ! Entre LA, les critiques et Ytb, on nous a servi le fameux Les Indes fourbes de Alain Ayroles et Juanjo Guarnido a absolument toutes les sauces ! Avec à chaque fois des échos dithyrambiques ! Je finissais donc par en être curieux et lorsque l’occasion s’est présentée je l’ai saisie !

Bon si on en croit la carte : 
Fripouille sympathique, don Pablos de Ségovie fait le récit de ses aventures picaresques dans cette Amérique qu'on appelait encore les Indes au siècle d'or. Tour à tour misérable et richissime, adoré et conspué, ses tribulations le mèneront des bas-fonds aux palais, des pics de la Cordillère aux méandres de l'Amazone, jusqu'à ce lieu mythique du Nouveau Monde : l'Eldorado !

Ça va être difficile de parler sans spoiler car une part des choses que j’ai à en dire viennent de là… Mais je vais la faire sans spoil.
Je pense que mon point de vue sur Les Indes fourbes va souffrir d’un fléau qui touche parfois les œuvres dont on parle beaucoup : une hype bien trop grande !
Pas que je m’attendais à du rocambolesque et de l’extraordinaire mais la question du pourquoi un tel engouement se pose toujours…

Alors oui j’ai passé un bon moment de lecture, malgré les claques que j’aurais bien mises au héros. L’aventure et l’humour sont au rendez-vous ça ne fait aucun doute. Le dessin est beau et coloré. Le scénario est bien géré pour ne pas dire intelligent. Et si j’ai parlé de spoils, vous vous doutez qu’il a surprise sous caillou.
Bref, je suis content de l’avoir lu.

Mais je reste sur ma faim en ce qui concerne certains tournants surtout le dernier que j’ai trouvé un peu gros. L’idée globale est originale mais la mise en application de certains points scénaristiques charnières me laisse un peu perplexe pour ne pas dire dubitatif…

Et puis il y a eu cette tension… Je ne saurais trop comment exprimer ça. Pendant toute la lecture, j’ai eu la sensation que cette histoire s’orientait vers une philosophie et une morale qui ne me plaisait guère… Et ce n’est qu’au dernier moment que mes soupçons se sont révélés faux… Un questionnement/doute n’était pas pour me mettre en grand confort de lecture durant la quasi-totalité de celle-ci comme vous pouvez l’imaginer… Du coup, le plaisir de lecture aurait pu être plus grand sans cette sensation …

Une belle lecture donc mais qui ne m’aura pas autant emballé que la plupart.

Piège à cons

<image> J’ai vu passer plusieurs fois La cage aux cons de Robin Recht et Matthieu Angotti sur LA et je trouvais le pitch plutôt sympathique et assez intriguant que pour donner quelque chose de potentiellement intéressant…

Jugez plutôt :
C'est l'histoire d'une petite frappe que l'amour de sa vie a foutu à la porte. S'il veut revenir à la maison, ce sera les poches pleines de pognon. Réfugié au bistrot, il repère un type ivre mort. Un vrai con qui se vante d'avoir des millions dans son salon. Il décide de le cambrioler. Mais quand il plonge ses mains dans l'oseille, celles du con se referment sur un flingue. Le voilà séquestré chez un grand bourgeois, beau prince et beau parleur.
Fuir ou lui faire la peau ? Telle est sa question.

Et bien ça s’arrêt là !
Je veux dire que l’intérêt de cette BD s’arrêt au synopsis. :goutte:
Le début est efficace : il installe un début de scénario original, quelques mystères prenants, une tension due à la séquestration… Quelques ingrédients pour avoir soit du thriller soit de l’enquête, soit de l’évasion, en somme de la tension et de l’intrigue !
Le tout avec un humour un peu décalé plutôt bienvenu...

Mais après une mise en place bien pensée, le scénario va jouer avec les tensions quelques temps, continuer à pousser certains mystère jusqu’à les épaissir ! De quoi se dire qu’on est tombé sur une bonne BD.
Puis un moment, le doute s’installe… Les réponses n’arrivent pas… Et les pages avancent... On a l'impression de stagner…
En effet puisque le scénario est parvenu à vous donner l’illusion d’une bonne idée mais qu’il ne la gérera absolument pas ! Il n’assumera absoooolument pas le mystère qu’il a mis en place ! Il préférera s’abandonner à la facilité d’une fin plate et sans intérêt… On n’en est pas à ‘’c’était un rêve’’ mais je trouve que la solution pour laquelle l’auteur a opté est au moins aussi mauvaise.
Une fin pour ainsi dire de non-réponse… Chapeau bas le scénario !

Pour qu’au final, notre faux "anti-héros" du début n’en apprenne rien… Quel intérêt ? Aucun pour personne visiblement…

Juste une illusion…
Juste un piège à con…