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Pas d'amants, ou presque, et moins que lui en donne la rumeur publique, parce qu'on a tendance à la confondre avec les cocottes : Cléo de Mérode serait-elle la plus sage de ces femmes qui ont marqué la Belle Epoque de leurs fracas, de leurs bijoux, de leurs alcôves ? Il ne faudrait pas la confondre avec Liane de Pougy, la Belle Otéro et autres hétaïres qui ruinaient les princes, affolaient les jeunes bourgeois que l'on poussait vers le pouvoir : ils y perdaient leur réputation et leur patrimoine. Cléo de Mérode fut surtout connue pour sa beauté. Une race, un charme, une élégance que même le suffrage public éleva au premier rang. Elle traînait les coeurs, mais sans jamais choir dans les moeurs faciles qu'on attribuait à toutes femmes qui sortaient des fonctions domestiques auxquelles elles étaient condamnées à l'époque, et aux mondanités, quand elles étaient bien nées. Cléo de Mérode s'imposa par son talent. On le disait grand, il lui valut succès, prestige et une vie de tournées, de galas, de brillantes représentations devant les puissants de ce monde. Une vie dévouée à la danse. Et dont elle nous parle, dans ses mémoires, avec une passion convaincante. Cléo de Mérode s'est affirmée par sa seule énergie. Dans les ambiguïtés de son temps, de sa classe, de son milieu, moderne par sa volonté. Françoise Ducout s'est attachée à une relecture de ce texte qui est une véritable radioscopie de son temps. On y croise tous ceux qui, depuis, sont entrés dans l'histoire : de Gounod à Proust, Léopold II, Sarah Bernhardt, Gustave Charpentier, ou Yvette Guilbert. Ce ne sont pas que les mémoires d'une carrière, mais celles d'une époque.