Santo BalordoValerio La Rocca1973

Santo Balordo est un saint que l'on ne trouve pas au calendrier. C'est un peu « saint Bidon ». Un « santo balordo », en italien, c'est une identité de complaisance, des faux-papiers, un faux-passeport. C'est évidemment le saint de prédilection de Valerio La Rocca qui, bien sûr, ne s'appelle pas Valerio La Rocca.
Et pourtant, Valerio La Rocca n'a rien à se reprocher : les fortunes qu'il a constituées, et qu'il a perdues, les chevauchées fantastiques qu'il a accomplies dans le monde des affaires, les aventures qu'il a vécues n'ont rien coûté à personne. Valerio est un grand honnête homme. Si sa morale n'est pas celle de tout le monde, cela ne regarde que lui. Dans son livre, il révèle en détail toutes les « combinaisons » qu'il a montées un peu partout dans le monde. Il a toujours eu le génie de créer de l'argent à partir d'idées, c'est-à-dire de rien. Escroqueries, ont prétendu certains. Chefs-d'oeuvre, répond Valerio. Il est tout de même le meilleur juge. Qu'il soit un peu « en cavale », vivant sous un faux nom dans un lieu ignoré, recherché par des jaloux autant que par des justiciers, n'enlève rien à sa gloire, à son talent, à son goût de l'argent - et à son désir ardent d'avoir neuf vies, comme les chats et les sorciers.