Claude François, mon frère
Josette François2008

Synopsis

Moyenne

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MOYEN

Notre père, Aimé François, né à Ismaïlia le 2 mars 1908, et ses deux frères, André et Armand, travaillaient tous les trois comme chefs du trafic au canal de Suez. Ils avaient été engagés en mémoire de leur père, Adolphe, ingénieur diplômé de l'Ecole polytechnique mort en 1915, à l'âge de trente-quatre ans seulement, aux Eparges, dans l'est de la France, lors de la Première Guerre mondiale. Enfants, Claude et moi étions d'ailleurs très impressionnés par le cadre gravé au nom de notre grand-père qui trônait dans la chambre de notre grand-mère, Vincente. Ce tableau, une reproduction d'une des façades de l'Arc de Triomphe, avait été offert par la France en guise d'hommage à notre aïeul mort pour son pays. Quelques années plus tard, en arrivant à Paris, je reconnus, non sans une certaine émotion, la fresque du cadre de ma grand-mère sur un des côtés de l'Arc de Triomphe. J'eus l'impression, l'espace d'un instant, de redevenir la petite fille qui contemplait cette oeuvre dans la maison de Vincente, à Ismaïlia... Ismaïlia, ville magique qui vit naître la plus belle des histoires d'amour : celle d'Aimé François et de Lucia Mazzeï...

Mon père avait la réputation d'être un gentleman. D'une grande coquetterie, il mettait un point d'honneur à conserver des mains toujours bien soignées. Parfumé avec du Chanel N° J>, il se poudrait le visage lors des réceptions pour éviter de briller sous le soleil. Quand ses amis ne l'appelaient pas «Aimé le bien-aimé», ils le surnommaient d'ailleurs «Rudolph Valentino», en référence à l'élégant acteur italien.
Claude et moi avions très peur de ce père sévère et distant qui n'a jamais levé la main sur nous, mais dont nous redoutions les punitions. Il était plus strict avec Claude qu'avec moi, et mon frère était aussi plus souvent puni parce qu'il faisait plus de bêtises que moi.

Afin de nous apprendre à ranger nos affaires, papa arrivait à l'improviste pour inspecter nos chambres et jetait par la fenêtre tout ce qui traînait par terre... nous obligeant ainsi à descendre dans le jardin pour faire la «cueillette» de nos biens, dont certains résistaient à la casse et d'autres pas. Mon père disait alors que c'était tant pis pour nous ! Dans ces moments-là, Claude perdait moins de jouets que moi, car il était très ordonné et méticuleux. Ce trait de caractère, hérité de notre mère, valut d'ailleurs à Claude d'être souvent donné en exemple à l'école des frères de Ploërmel !

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2008 Editions Hors collection

Française Langue française | 195 pages | ISBN : 2258075629

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