Dirac et l'antimatière : L'ombre de la matièreJuan Antonio Caballero Carretero

Il a prévu l’existence du positron, un mystérieux électron positif, plusieurs années avant sa découverte formelle. Paul Dirac fut, avec Richard Feynman, la figure la plus remarquable de la « deuxième génération » des pères de la mécanique quantique, après les travaux pionniers de Planck et Einstein. Rassemblant pour la première fois en une équation la théorie quantique et la théorie de la relativité, les deux grandes révolutions scientifiques du début du XXe siècle, il a décrit avec une extrême précision le comportement de certaines particules élémentaires comme les électrons. Cette équation a ouvert la voie à une possibilité extraordinaire : l’existence de l’antimatière, c’est-à-dire des s’apparentant à un « reflet » en négatif des particules connues jusqu’alors. D’un caractère taciturne et réservé à l’extrême, d’une modestie qui n’avait d’égal que son acharnement dans le travail, cet ingénieur électrique britannique reconverti en physicien élabora ainsi l’une des théories les plus avant-gardistes de la physique moderne