Synopsis
«Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l'Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j'ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L'étrange puanteur s'engouffrait dans la voiture, mélange d'hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m'a intimé de refermer, avant de m'interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C'est que vous y avez repensé, c'est que quelque chose a dû vous revenir. Oui, j'y avais repensé. Qu'est-ce qu'il s'imaginait. Je n'avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d'une ville, d'un premier amour, la forme d'un porte-conteneurs.»
Moyenne
13.0
37 votes
MOYEN
3 éditions pour ce livre
2024 Editions Verticales
256 pages
15 août 2024
ISBN : 9782073054975
2024 Editions Gallimard (Écoutez lire)
Lu par Maylis de Kerangal
Durée : 342 min
15 août 2024
ISBN : 9782073092236
Qui a lu ce livre ?
54 membres ont lu ce livre
Aucun membre ne lit ce livre
17 membres veulent lire ce livre
27 membres possèdent ce livre
5 chroniques de blog
En vous inscrivant à Livraddict, vous pourrez partager vos chroniques de blog !
10 commentaires
Pour poster un message, il faut être inscrit sur Livraddict
D’abord intrigué, puis de plus en plus sous le charme étrange et mélancolique de cette incarnation urbaine, l’on est vite subjugué par la vague sensorielle, pleine d’odeurs et de bruits, qui déferle au rythme de son très beau phrasé. Coup de coeur.
Comment fait-elle pour nous accrocher ainsi pendant plus de 200 pages ?
Le temps d'une petite journée, une femme déambule dans la ville du Havre, errant au fil de sa mémoire.
Une image est évoquée ici. Un souvenir surgit plus loin. Une scène en évoque une autre.
Oui et alors ? ...
Alors la très belle prose de l'auteure opère sa magie et nous captive, nous enserre dans ses filets subtils.
Je n'ai pas accroché tout de suite à la lecture audio ni à l'histoire qui est effectivement assez décousue, s'égarant en disgressions et souvenirs qui ressurgissent au fil d'une journée, mais j'ai fini par être prise dedans. J'ai aimé la plume, et les récits de vie de ceux qu'elle croise, un peu moins certains éléments moins crédibles. La fin est déroutante, n'apporte pas de vraie réponse. 15
Roman-chronique fait de bouts d'histoires géopolitiques ou personnelles mises bout à bout presque au hasard des pérégrinations de la narratrice. Dont l'arrogance se mêle habilement au style pompeux de l'auteure. On sent une certaine poésie du lieu et du passé dans laquelle on aimerait bien plonger, mais l'intrigue est sans cesse reléguée au second plan et j'ai fini par me lasser.
Le « je » de la narratrice envahit toutes les pages du roman de Maylis de Kerangal, Jour de ressac. Omniprésence d’une voix qui dissèque et analyse toutes les composantes de l’épreuve vécue. Il y a eu un avant et il y aura un après. Avec son style très travaillé, Maylis de Kerangal décrit le malaise en le malaxant dans tous les sens.