Dans un gant de fer, tome 1 : La joue gauche
Claire Martin1965

Dans un gant de fer est un des plus beaux récits autobiographiques de la littérature québécoise. La narratrice y raconte son enfance, au cours de laquelle elle a été confrontée à la brutalité d'un père monstrueux et à la banalité de la vie quotidienne dans des couvents que dirigent des religieuses inhumaines. Le père est la figure centrale de ce premier volet des souvenirs de l'auteure ; il se révèle tout à la fois un être méprisable et méprisé, une brute colérique d'une violence inouïe, presque démoniaque. À ses côtés, une épouse charmante, la mère de Claire, joue un rôle effacé et soumis, marqué par la peur constante d'être frappée, violentée, meurtrie dans sa chair même. Par bonheur, les grands-parents maternels apportent à l'occasion, surtout pendant les vacances scolaires, un baume sur les plaies de l'enfant maltraitée et combien laissée à elle-même. À la manière d'Hervé Bazin dans Vipère au poing, Claire Martin rappelle avec une grande perspicacité les mille et un déboires, les mille et un tourments dont elle a été victime tant dans sa famille qu'au couvent. Dans un gant de fer est un témoignage choc, qui rappelle une époque sombre de l'histoire du Québec, et surtout une grande oeuvre littéraire.