Rouge Vénitien
Pier-Maria Pasinetti1963

Synopsis

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BON

Le début d’un grand romancier est souvent l’annonce de toute l’œuvre à venir ; tel est le cas de Rouge vénitien, où l’univers pasinettien se révèle à nos yeux et nous absorbe dès les premières pages. La famille Partibon, dont les protagonistes, les jeunes Giorgio et Elena, s’attend à voir mourir la vieille grand-mère, une matriarche plus crainte qu’aimée. Cette situation pourrait correspondre au thème d’une époque qui s’achève, si elle était traitée de façon traditionnelle ; le romancier la retourne habilement pour en tirer, à notre surprise, l’effet d’une « amitié lucide et pure » qui naît, l’espace d’un instant, entre la mourante et Giorgio, le petit-fils qu’elle a le moins bien connu - une complicité fulgurante, plus vraie que les rôles familiaux, et qui se situe au-delà des notions de génération comme de tout ce qui pouvait éloigner les personnages par ailleurs. L’inattendu du dénouement de cet épisode est typique des procédés de Pasinetti : si l’écrivain donne au lecteur des repères narratifs familiers, liés aux topos romanesques classiques, ce n’est jamais que pour en tirer des développements qui les désactivent. De même, dans ce roman dont l’action se situe à l’époque de Mussolini et de Hitler (la Nuit de Cristal y est évoquée), le fascisme et le nazisme sont concrétisés d’une manière inédite, propre à révéler par contraste l’inanité de tous les clichés qu’une certaine littérature continue de recycler encore aujourd’hui

Titre original : Rosso veneziano (1960)

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1990 Editions Albin Michel (Les grandes traductions)

Française Langue française | 481 pages

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