un nom de papierCéline Ackaouy1981

Très vite dans l’histoire de Mahiou l’innocence de l’enfance s’acoquine avec le cynisme. Il quitte les Aurès à trois ans. A Lille, la boulangère lui donne un surnom : « Mario ». Enfant déraciné à l’identité perdue, il fera le « Mariolle » durant sa jeunesse, traversant le cycle : assistance, délinquance, prison, prostitution.
Vie de violence.
Du Nord de la France au bidonville de Nanterre. De la guerre d’Algérie aux évènements de mai 68. Flics, coups, boue, misère, révolte, humiliations et refus. Mario s’enfuit toujours. Il est expulsé.
D’Algérie, il s’évade par les chemins des contrebandiers. Aux frontières, l’alcool, la drogue s’achètent ou s’échangent contre une carte d’identité. Mario prend un nom de papier. Se démerder fut le maître mot de sa jeunesse, années de chien, où il n’a jamais connu la sécurité ni la liberté. Mots vides de sens pour lui.
Jusqu’au jour où, dans les yeux d’une femme, il découvre une autre vie.