Synopsis
«Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre.»
Moyenne
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BON
6 éditions pour ce livre
2018 Editions Folio
228 pages
1er novembre 2018
ISBN : 9782072821967
2014 Editions Gallimard (Blanche)
224 pages
28 août 2014
ISBN : 2070146235
2019 Editions Faber & Faber
209 pages
ISBN : 9780571349203
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43 commentaires
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La plume de l'auteure m'a plue mais je n'ai vraiment pas accroché avec ce roman...
Ce livre est essentiellement l'histoire d'une addiction qui, au-delà de son caractère glauque, révèle la souffrance d'une femme mais pousse également à son paroxysme l'amour inconditionnel d'un homme. Ce bouquin dépasse les clichés homme/femme. L'écriture est incisive, addictive et suffisamment suggestive pour ne pas tomber dans le scabreux. Certes, j'ai été troublée, mais surtout touchée.
Dans le jardin de l'ogre évoque une sexualité féminine exacerbée et maladive. Porté par un style chirurgical, Leila Slimani écrit un roman violent, animal qui, jamais sans juger, décrit les dérives et les souffrances d'une femme où la tolérance et la morale ne sont qu'apparences. Elle soulève une question essentielle sur la sexualité dans notre société, qu'elle soit féminine ou masculine.
Ce roman est une belle surprise. Je ne savais pas vraiment dans quel style de lecture je m'embarquais. Ce que j'allais lire, ce qui allais être écrit, suggéré... Au final, c'est très bien dosé, juste ce qu'il faut quand il faut. A lire sans craintes.
Délicat, le sujet est plus maîtrisé (surtout pour un premier roman). L'ensemble est une réussite, même si les personnages principaux sont loin d'être attachants... Et le ton plutôt pessimiste et sombre. Prometteur et dans un certain sens courageux.