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?Auguste le Breton, l'auteur célèbre de tant de “Rififis” et du “Clan des Siciliens”, a écrit “Malfrats and Co” pour compléter le triptyque commencé avec “Les hauts murs” et “La loi des rues”, récits de son enfance et de son adolescence. Mais, à la différence de ces deux derniers, qui prenaient l'allure de fictions, “Malfrats and Co” est écrit directement à la première personne. Et ce n'est pas une suite, c'est un livre en soi, cernant à la fois un monde fermé sur lui-même, avec ses lois et sa morale (« qui en vaut bien une autre », dit Le Breton), et un problème plus que jamais aigu : celui d'une jeunesse au bord de l'âge adulte et qui, rejetée sur elle-même par le hasard ou les malfaçons de la société, finit par peser, comme l'écrit Le Breton, « des tonnes de misère, de promiscuité, de révolte, de violence, de dégoûts, de rapines, de vols, de cris de rage et de haine, d'éclats de gueule et de rire ». Bref, un livre d'une sincérité truculente, brutale et totale, mais « régulier », loyal, où le lecteur n'est jamais pris en traître – bien au contraire : toujours de front. Et puis, de ces pages, de ces personnages, tout ensemble libres et terriblement prisonniers de leur révolte, durs, tendres, cyniques et parfois « paumés » comme de pauvres gosses perdus, se dégage une vertu, peut-être étrange et paradoxale à première vue, mais qui, au bout du compte, donne singulièrement à réfléchir. ?