Modigliani et ZborowskiAnna Zborowska2015

Modigliani rangeait ses pinceaux et sa palette, allait se laver les mains. Un coup de sonnette. C'était Jeanne qui arrivait. Un peu plus tard, Zbo rentrait, ayant fini lui aussi sa journée fatigante. Alors tout le monde oubliait les soucis et les tracas de la journée écoulée. A la lumière des bougies, qui donnent une vie intense et mystérieuse à tout ce qu'elles éclairent, on contemplait la toile. Montrer une oeuvre encore en train de devenir ne gênait nullement Modigliani. Une conversation s'engageait. On parlait de tout. Parfais le peintre récitait et commentait Dante, une autre fois c'est une exposition qui en faisait les frais. Il adorait dire des paradoxes, des choses auxquelles il n'attachait réellement aucune importance et les oubliait aussitôt dites. Plus l'auditoire était nombreux, plus il se plaisait à les débiter. Une fois lancé, il ne fallait pas le contredire, car il se fâchait, mais jamais, même ayant beaucoup bu, il ne dépassait chez nous une certaine mesure.