Le paravent des enfers
Diane de Margerie1976

Quoi de plus lancinant que ce qui aurait pu être? Comment la mémoire peut-elle guérir la déchirure? Judith vient de perdre son premier amour, interdit et refusé : son jeune oncle s'est noyé. En cette veillée funèbre et à travers le mort elle évoque le passé. Cette investigation qui remonte le cours du temps laisse émerger tout ce que Judith a refoulé, se fragmente comme toute durée vécue et ressuscite certains instants où les contraires ne cessent de coexister. A travers son désir de rejoindre son père absent, parti pour le Japon, à travers les masques blêmes et muets qu'elle contemple, les voix de Nô qu'elle écoute, devant la douleur de sa mère qu'elle refuse mais reconnaît, Judith apprend l'ambivalence des sentiments et du rêve, l'horreur des écrans qui dissimulent, la nécessité de voir ce qui se dessine - peut-être - sur le paravent infernal. Quête où, en contrepoint, s'élabore la continuité du monde apaisant, intériorisé, du Jardin des Plantes. Roman-rêve où le Japon, comme la bouche d'un masque, laisse échapper les forces, jusqu'à la contenues, de l'inconscient.