Le tirailleur
Alain Bujak et Piero Macola2014

Couverture Le tirailleur

Synopsis

Moyenne

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TRES BON

1939, Maroc. Abdesslem s’engage pour quatre ans dans le 4ème Régiment des Tirailleurs Marocains (RTM). Il a plus ou moins 17 ans. Il ne connait pas son âge exact. En octobre 39, le 4ème RTM est mobilisé. C’est une drôle de guerre : « On ne faisait que marcher, creuser des trous, poser du fil barbelé, transporter du matériel, marcher des journées entières. Il n’y avait pas de combats. On attendait ; ça nous rendait nerveux. Le froid, la faim, la fatigue… ». En mai 40, les Allemands pilonnent le RTM. Les jeux sont faits. Ils se replient dans l’idée de rejoindre Marseille en suivant la direction du soleil le jour, les voies ferrées la nuit, afin d’embarquer pour le Maroc. Mais ils sont faits prisonniers par les Allemands et sont parqués dans des conditions déplorables, dans un « frontstalag » en France, un camp réservé aux prisonniers de couleur, tous issus de colonies françaises… Quand en 42, il est enfin de retour au Maroc, il réintègre le 4ème RTM pour crapahuter dans le Moyen-Atlas. Il n’obtient sa première permission que trois ans après être parti de chez lui ! D’enrôlements contraints en réengagements volontaires — pour pouvoir percevoir une retraite militaire —, la guerre devient son métier. Ce n’est qu’en 54, qu’il quitte définitivement l’armée, après avoir encore combattu deux ans en Indochine. Revenu dans son village natal, il retrouve les siens et leur quotidien simple et modeste, rythmé par le travail de la terre et leur vie de berger. Il est à sa place, là, « sur ces montagnes où l’air sent si bon qu’on a envie d’en manger ». Et pourtant, les temps changent, c’est la fin du protectorat de la France sur le Maroc, la réévaluation des retraites militaires est gelée, et partout, l’heure est à la modernité. Peu à peu, Abdesslem est rattrapé par le besoin d’argent : « Comment acheter tout ce que tu peux pas cultiver quand tu n’en as pas les moyens ? ». C’est ainsi qu’en 2004, il s’installe à Dreux pour pouvoir toucher une petite allocation vieillesse, qui aide ses proches à subvenir à leurs besoins. C’est à cette époque qu’Alain Bujak fait sa connaissance. En 2010, Abdesslem renonce à cette pension pour vivre ses vieux jours auprès des siens. Il a 86 ans.

1 édition | 1 chronique | 7 commentaires

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Couverture Le tirailleur Editions Futuropolis 2014

2014 Editions Futuropolis

Française Langue française | 118 pages | Sortie : 5 mai 2014 | ISBN : 2754808922

Acheter | 20 €

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1 chronique de blogueurs

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7 commentaires

  • Islo Le 21 Mai 2017 à 14:59
    Une très belle BD qui fait voyager en Algerie et dans le temps, qui rétablit la vérité, qui fait réfléchir et qui est très émouvante!
  • Adhara_ Le 02 Août 2017 à 16:42
    Un beau témoignage qui complète ma vision de la seconde guerre mondiale. A mon avis, un habile mélange entre les BD «La Nueve» et «La fantaisie des dieux». Très bien fait, touchant et extrêmement instructif ! J'ai aussi beaucoup aimé le bonus avec photos à la fin du livre. A lire pour s'instruire !
  • Itenarasa Le 04 Septembre 2017 à 17:38
    Superbe hommage rendu à cet homme, marocain, enrôlé de force dans l'armée française. A qui l'on a fait miroiter une solde, une pension militaire pour l'user, lui l'indigène, sur les champs de bataille de plusieurs guerres. Au final, la solitude et le manque de reconnaissance. Un témoignage instructif, bouleversant. Des planches qui parfois se passent de mots et n'en sont pas moins fortes. A lire!
  • Liam Azerio Le 31 Juillet 2021 à 23:30
    Une BD sur un ancien tirailleur marocain, qui a été confronté toute sa vie durant à des guerres qui n'étaient pas les siennes, et qui l'ont séparé de sa terre et de ses proches. Ce récit en forme de témoignage est raconté simplement, la sobriété des traits et des mots rendent cette histoire vécue particulièrement poignante.
  • sylvere Le 11 Août 2021 à 23:12
    Le sujet est un beau sujet mais je n'ai pas été spécialement pris par cette bd. J'ai trouvé que nous restions beaucoup trop à la surface des choses, que les thèmes n'étaient pas assez travaillés. Idem pour le dessin, qui est beau mais ne m'a pas emporté. Une lecture qui se fait rapidement, importante pour la thématique et pour ne pas oublier ces hommes qui se sont sacrifiés ou ont été sacrifiés...
  • Opalyne Le 08 Octobre 2021 à 23:05
    Une partie de notre histoire trop peu connue, des hommes arrachés à leur terre, un pays qui les abandonné et des guerres qui tuent et traumatisent. Cette histoire c'est aussi celle que mon arrière grand-père à connue, il est important de mettre en lumière ces parcours de vie que l'on souhaite trop souvent masquer.
  • Cjeka Le 04 Janvier 2025 à 13:57
    Un peu perturbée par les changements de narration d'une case à l'autre mais sinon c'est une belle BD, instructive, touchante, importante

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