Talleyrand
André Castelot1980

" Pour de l'argent, Talleyrand vendrait son âme, et il aurait raison, car il troquerait son fumier contre de l'or ".

Ce jugement terrible de Mirabeau n'a pourtant rien d'inique. Talleyrand servit avec sérénité - et toujours à son profit - tous les régimes, qu'ils soient royaliste, républicain, directorial, consulaire, impérial ou... provisoire. Lors de ce dernier cas qui se produisit en 1814, il alla jusqu'à prendre le pouvoir de sa propre autorité et détrôna Napoléon pour couronner Louis XVIII. Il avouait lui-même avoir prêté au cours de sa longue vie treize serments de fidélité auxquels il faillit successivement. Il fut sans doute le plus haï, le plus craint et le plus méprisé des hommes, lui dont Mme de Staël a pu dire : " Il a fait de l'existence un calcul où n'entrent ni l'honneur, ni la gloire, ni l'amour ". Et pourtant, la France eut peu de serviteurs qui défendirent aussi bien ses intérêts.

Dix année ont été nécessaires à André Castelot pour tout lire, tout regarder, tout vérifier et ce travail de bénédictin a été pleinement récompensé puisqu'il lui a permis de découvrir des documents totalement inédits, en particulier dans le journal intime de la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe, et aux Archives Vaticanes. André Castelot, selon sa méthode, a tenu à visiter, parfois même habiter, tous les lieux où Talleyrand a vécu. Il nous livre aujourd'hui le fruit de son travail, la biographie la plus complète, à ce jour, de ce personnage fabuleux et fascinant qui fut évêque d'Autun, comte de Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent.