Jean le Bon
Jean Deviosse1985

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Jean II le Bon n'a jamais eu bonne presse, et c'est tout le mérite de Jean Deviosse de nous avoir fourni plusieurs arguments pour redresser un jugement confirmé, de livre en livre, au long du temps, et habituellement négatif : on le présentait comme un homme qui ne savait pas contrôler ses nerfs et ses passions, qui se montrait violent et revanchard à l'égard de Charles le Mauvais, roi de Navarre, qu'il tenait pour responsable de l'assassinat de son favori, Charles de La Cerda, alors que c'était le frère du Navarrais qui avait des comptes à régler avec ce dernier et qui était le donneur d'ordre dans l'affaire, et, n'en déplaise à Jean Deviosse, on a surtout le sentiment que Jean le Bon cherchait surtout à écarter la menace que représentait pour sa couronne les droits "légitimes" que Charles de Navarre mettait en avant pour essayer de la lui ravir ; sur d'autres sujets, il faut en revanche suivre le raisonnement de Jean Deviosse, et ne pas trop vite dire que Jean le Bon n'avait pas de programme pour tenter de corriger les erreurs de la noblesse française dans sa façon de faire la guerre contre les Anglais et qui se révélait plutôt désastreuse ; sa volonté de réforme existait mais les moyens employés pour la promouvoir se révélèrent insuffisants, et, soumis à l'épreuve des faits, le roi ne se révéla pas plus capable que son père d'empêcher son armée d'être vaincue par les Anglais, même s'il montra personnellement à Poitiers-Maupertuis en 1356 moins de couardise que son père à Crécy dix ans plus tôt, au point même d'aller jusqu'à se laisser prendre par l'ennemi sur le champ de bataille ; sur le plan monétaire, il tenta de stabiliser le cours des espèces et de leur redonner de la valeur pour que sa politique soit défendable devant les bourgeois dont l'approbation était nécessaire si la multiplication des levées d'impôts et d'aides rendaient inévitable la convocation des États généraux pour approuver cette politique fiscale, plutôt contestée.
Jean Deviosse a donc réussi à corriger notre regard sur le règne pas très reluisant de Jean le Bon, en soulignant les efforts faits par ce dernier pour corriger les erreurs de son prédécesseur, mais il n'est pas parvenu à redresser la situation, et, pour finir, tout lui a échappé.

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1985 Editions Fayard

Française Langue française | 552 pages

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